LE RÔLE DE L’OSTÉOPATHIE DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’ENDOMÉTRIOSE

L’accent doit être mis sur un diagnostic précoce pour éviter des douleurs pelviennes chroniques qui seraient difficiles à traiter par des médicaments seuls. Il est essentiel de réadapter ou de réinsérer les patientes dans leur vie quotidienne, en leur permettant de reprendre leurs activités physiques normales. L’objectif ultime est d’améliorer la qualité de vie, la réinsertion professionnelle et l’activité sexuelle des patientes, ainsi que de restaurer leur mobilité et leur bien-être.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie qui peut être extrêmement douloureuse, altérer considérablement la qualité de vie de la patiente et, dans certains cas, entraîner des problèmes d’infertilité.

La muqueuse de l’endomètre se propage en dehors de celle-ci, créant des lésions et s’installe au fils des mois.

Le dépistage précoce de cette maladie repose en grande partie sur l’écoute attentive des symptômes de la patiente. Parmi les signes cliniques courants, on retrouve ce que l’on appelle les « 5D » de l’endométriose :

  • Dysménorrhée (douleur pendant les règles)
  • Douleurs pelviennes (douleur dans le bas du ventre, y compris des crampes, pendant et en dehors des règles)
  • Dyspareunies (douleur pendant et après les rapports sexuels)
  • Dyskinésies (douleurs liées à l’émission des selles et des problèmes digestifs tels que constipation, diarrhée ou alternance des deux)
  • Dysurie (douleur urinaire, sensation de brûlure ou faux besoin)

En plus de ces symptômes, l’endométriose peut provoquer une fatigue intense, des douleurs liées à l’envahissement des lésions sur les organes adjacents (vessie, vagin, ovaires, colon-rectum, muscles), des douleurs neuropathiques, des douleurs projetées résultant de la compression des nerfs/organes, des lombalgies, des migraines.

Il est essentiel de comprendre que l’endométriose affecte toutes les étapes de la vie d’une femme (de la puberté à la ménopause), y compris sa vie personnelle, professionnelle et sexuelle. Cette maladie peut entraîner un isolement social, une charge mentale liée aux rendez-vous médicaux, aux médicaments et à la gestion des symptômes alimentaires, des douleurs quotidiennes avec des pics de douleur (= douleur paroxystique), des troubles du sommeil, une détresse émotionnelle incluant l’anxiété, la dépression, la culpabilité et parfois même un syndrome post-traumatique.

Le meilleur moyen de dépister l’endométriose reste la reconnaissance des symptômes rapportés par la patiente, bien que des questionnaires tels que le EHP30 puissent également être utiles aux professionnels de santé. Il est crucial de ne pas minimiser ces symptômes.

Il est important d’éliminer certains diagnostics différentiels, notamment le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les kystes ovariens, le syndrome de congestion pelvienne (varices pelviennes) et d’autres maladies digestives.

Voici quelques points clés à retenir sur l’endométriose :

  • Environ 15 à 30 % des femmes atteintes sont asymptomatiques et découvrent leur condition lors de problèmes de fertilité.
  • Entre 40 et 70 % des femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques ont de l’endométriose, bien que toutes les femmes atteintes n’aient pas nécessairement de douleurs pelviennes.
  • Environ plus de 4 millions de femmes en France ont de l’endométriose, d’autres études récence entre 15 à 20 % de la population féminine.
  • L’endométriose touche les femmes de la puberté à la ménopause et peut affecter divers organes.
  • Les imageries médicales ne révèlent pas toujours l’endométriose, en particulier chez les jeunes filles présentant des douleurs menstruelles sévères.

Si les symptômes persistent malgré des imageries négatives, il est conseillé de consulter pour un deuxième avis médical.

  • Seulement 5 à 10 % des gynécologues initient un traitement médicamenteux de première intention et dépistent la maladie. Cela est crucial pour éviter la progression rapide de l’endométriose et l’invalidité de la patiente.
  • Le délai moyen pour obtenir une consultation spécialisée est d’environ 6 à 12 mois, ce qui nuit considérablement à la qualité de vie de la patiente et entraîne des parcours complexes avec de multiples rendez-vous médicaux et des coûts pour la sécurité sociale.
  • Les patientes endurent en moyenne 5 ans d’errance médicale avant de recevoir un diagnostic précis.
  • Environ 25 % des patientes ayant des problèmes de fertilité ont de l’endométriose.
  • D’autres études estiment que 30 et 50 % des patientes atteintes d’endométriose peuvent avoir des difficultés à concevoir, ce qui justifie l’évaluation de leur potentiel de fertilité, déterminer leur réserve ovarienne à l’aide d’examens tels que l’échographie, les bilans hormonaux (AMH…), les radiographies des trompes et les spermogrammes masculins.

La douleur d’endométriose

Il est essentiel de se concentrer sur la gestion de la douleur chez les patientes atteintes d’endométriose, car les douleurs pelviennes, qu’elles soient liées ou non à l’endométriose, ont un impact significatif sur leur qualité de vie. L’objectif principal est d’améliorer leur qualité de vie.

Il est important de noter que la douleur liée à l’endométriose peut être complexe et varier d’une patiente à l’autre. La répétition de la douleur peut entraîner une anticipation de celle-ci, avec des conséquences émotionnelles importantes en fonction de sa fréquence, de sa durée, de son intensité et de sa localisation. La chronicité des douleurs peut également provoquer des douleurs lésionnelles et des problèmes de contractures musculaires, appelées syndrome myofascial, qui résultent de la douleur chronique. Cette chronicité affecte le sommeilla participation aux activités physiques et diminue le plaisir de la vie.

Il est crucial de comprendre la physiopathologie de la douleur dans l’endométriose, car la répétition des douleurs entraîne une hypersensibilité, touchant les organes, les muqueuses et les nerfs.

Cela peut se manifester par des douleurs cutanées, des dyspareunies et des douleurs vésicales ou anales. Si la douleur n’est pas traitée, elle peut évoluer vers un syndrome douloureux régional complexe, entraînant des douleurs diverses, y compris vésicales, digestives et vulvaires. Il est essentiel de prendre en compte ces aspects pour une gestion efficace de la douleur liée à l’endométriose.

Il faut savoir que la douleur liée à une endométriose va augmenter au fils du temps, du fait de la chronicisation, en fonction de la durée et de la répétition des douleurs.

Si cette douleur n’est pas traitée on va avoir une expansion « en nappe d’huile » dans cette zone = des douleurs vésicales digestives, vulvaires.

Par exemple : ne supporter plus le traitement type pilule ou les traitement médicamenteux provoque des effets secondaires importants font partie des critères hypersensibilité majeure.

Il est important de gérer cette douleur :

  • Ne pas laisser la douleur s’installer (d’attendre qu’on est trop mal pour prendre le médicament, de peur de prendre trop de médicaments : des solutions non-médicamenteuse existent, n’attendez pas d’avoir mal  !)

Il existe chez certaines patientes des sensibilisations viscérales : on peut avoir mal à un organe sans des lésions dessus.

L’endométriose se présente sous différents types, notamment les formes superficielles et profondes. Les formes superficielles ne sont pas toujours visibles lors d’examens d’imagerie médicale, mais elles peuvent être détectées lors d’une coelioscopie. Elles sont souvent associées à des hypersensibilités qui contribuent aux douleurs.

En revanche, les formes profondes sont liées à des dysfonctionnements résultant de localisations organiques spécifiques.

Les lésions d’endométriose peuvent entraîner la formation de kystes inflammatoires, et la répétition de ces douleurs peut induire une dysrégulation du système nerveux central (SNC), contribuant ainsi aux douleurs chroniques.

Ces douleurs peuvent se traduire par la formation d’adhérences et un manque de mobilité dans la région pelvienne.

Le facteur clé à retenir est le combo de facteurs tels que l’hypersensibilité, les douleurs chroniques, les adhérences et le manque de mobilité, qui contribuent à la complexité de la douleur liée à l’endométriose. Une gestion proactive de la douleur, avec une approche multidisciplinaire est essentielle pour améliorer la qualité de vie des patientes atteintes de cette maladie.

Il est impératif de prendre en compte la douleur du patient dans la prise en charge de l’endométriose, en considérant l’ensemble des options médicales et non médicales disponibles.

La gestion de cette maladie est pluridisciplinaire, et les approches thérapeutiques sont variées :

Traitements médicamenteux :

  • Le choix des analgésiques dépendra du type de douleur, qu’elle soit neuropathique ou autre. Par exemple, des toxines botuliques ou des antidépresseurs peuvent être prescrits pour soulager les douleurs neuropathiques.
  • Les traitements progestatifs ou hormonaux, tels que la progestérone, sont utilisés en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires.
  • La chirurgie peut être nécessaire dans certains cas.
  • Des crèmes à base d’anesthésiants locaux peuvent également être utilisées pour soulager la douleur.
  • Dans certains cas, lorsque toutes les autres options thérapeutiques ont été épuisées, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Une coelioscopie d’intervention permet d’explorer la cavité abdominale à la recherche de lésions d’endométriose. Il est important de noter que chez certaines femmes, des douleurs persistent même après une opération, ce que l’on appelle un « syndrome endométriosis-like ».
  • Des récidives de douleurs pelviennes peuvent également survenir sans détection de nouvelles lésions.

Il est essentiel de se concentrer sur la gestion de la douleur chez les patientes atteintes d’endométriose, car les douleurs pelviennes, qu’elles soient liées ou non à l’endométriose, ont un impact significatif sur leur qualité de vie. L’objectif principal est d’améliorer leur qualité de vie.

Il est important de noter que la douleur liée à l’endométriose peut être complexe et varier d’une patiente à l’autre. La répétition de la douleur peut entraîner une anticipation de celle-ci, avec des conséquences émotionnelles importantes en fonction de sa fréquence, de sa durée, de son intensité et de sa localisation. La chronicité des douleurs peut également provoquer des douleurs lésionnelles et des problèmes de contractures musculaires, appelées syndrome myofascial, qui résultent de la douleur chronique. Cette chronicité affecte le sommeilla participation aux activités physiques et diminue le plaisir de la vie.

Il est crucial de comprendre la physiopathologie de la douleur dans l’endométriose, car la répétition des douleurs entraîne une hypersensibilité, touchant les organes, les muqueuses et les nerfs.

Cela peut se manifester par des douleurs cutanées, des dyspareunies et des douleurs vésicales ou anales. Si la douleur n’est pas traitée, elle peut évoluer vers un syndrome douloureux régional complexe, entraînant des douleurs diverses, y compris vésicales, digestives et vulvaires. Il est essentiel de prendre en compte ces aspects pour une gestion efficace de la douleur liée à l’endométriose.

Il faut savoir que la douleur liée à une endométriose va augmenter au fils du temps, du fait de la chronicisation, en fonction de la durée et de la répétition des douleurs.

Si cette douleur n’est pas traitée on va avoir une expansion « en nappe d’huile » dans cette zone = des douleurs vésicales digestives, vulvaires.

Par exemple : ne supporter plus le traitement type pilule ou les traitement médicamenteux provoque des effets secondaires importants font partie des critères hypersensibilité majeure.

Traitements non médicamenteux :

  • La gestion du stress est essentielle, et des techniques telles que la relaxation, l’hypnose, la sophrologie et la thérapie comportementale et cognitive (TCC) peuvent être bénéfiques.
  • L’éducation thérapeutique du patient (ETP) permet à la patiente de devenir actrice de sa prise en charge.
  • La kinésithérapie spécialisée et les activités physiques, notamment le yoga, peuvent jouer un rôle crucial.
  • La neuromodulation, par le biais de dispositifs comme le TENS (stimulation transcutanée), peut aider à contrôler la douleur.
  • L’acupuncture, la diététique et la nutrition, ainsi que l’ostéopathie, sont d’autres approches complémentaires à considérer.
  • La photobiomodulation, qui utilise la lumière pour stimuler les mitochondries et la régénération cellulaire, peut avoir des effets antalgiques et anti-inflammatoires.

Le principe du traitement de l’endométriose repose sur plusieurs piliers :

  • Traiter dès que possible, en adaptant le traitement en fonction de la patiente et du mécanisme de la douleur. La patiente doit jouer un rôle actif dans sa prise en charge et ne pas attendre d’avoir trop mal pour prendre ses médicaments.
  • Gérer l’hypersensibilité en désensibilisant, en bloquant la douleur et en empêchant la transmission de l’information douloureuse.
  • Envisager un traitement local si la douleur est localisée.
  • Explorer des approches non médicamenteuses.
  • Encourager la patiente à ne pas rester seule en rejoignant des associations de patientes atteintes d’endométriose.

! Plus on va mettre en place un traitement tôt et plus on pourra éviter les phénomènes d’hypersensibilisation des organes et l’aggravation des douleurs dans le temps ET cela même avant d’avoir le diagnostic / ou fait les examens complémentaires ! 

Il est temps de considérer la douleur du patient.

Le rôle de l’ostéopathe

L’ostéopathe joue un rôle crucial dans la prise en charge de l’endométriose, en complément des autres professionnels de la santé. Voici comment il contribue à la gestion de cette maladie :

Rôle d’écoute et de dépistage précoce : L’ostéopathe est souvent le premier professionnel de santé consulté par les patientes. Son rôle d’écoute attentif lui permet de repérer les symptômes et les douleurs pouvant être liés à l’endométriose. En identifiant ces signes précoces, il peut contribuer au dépistage précoce de la maladie et orienter la patiente vers un spécialiste de l’endométriose, favorisant ainsi une prise en charge rapide.

Rôle d’explication : L’ostéopathe peut jouer un rôle informatif en expliquant à la patiente la localisation potentielle des lésions d’endométriose dans son corps. Cette compréhension est essentielle pour que la patiente puisse mieux gérer sa condition et collaborer efficacement avec les autres membres de l’équipe médicale.

Travailler sur tous les systèmes du corps : l‘approche ostéopathique consiste à considérer l’ensemble du corps dans sa globalité. L’ostéopathe travaille sur différents systèmes du corps, y compris le système gynécologique, digestif et thoracique. Il vise à restaurer la mobilité, à réduire les adhérences et à améliorer la fonctionnalité de ces systèmes.

Travailler sur les nerfs : l’ostéopathe peut également intervenir sur les douleurs nerveuses associées à l’endométriose, telles que la sciatique, la névralgie pudendale et la cruralgie. Son traitement peut contribuer à soulager ces douleurs et à améliorer la qualité de vie de la patiente.

Travailler sur les syndromes myo-fasciaux : les douleurs associées à l’endométriose peuvent souvent entraîner des syndromes myo-fasciaux, caractérisés par des tensions musculaires et des adhérences. L’ostéopathe peut travailler sur ces zones pour soulager les douleurs et restaurer la fonction musculaire normale.

Travailler sur les dysrégulations du système nerveux central (SNC) : l’ostéopathe peut contribuer à réduire les dysrégulations du SNC, qui sont courantes chez les patientes atteintes d’endométriose.

Diminuer l’hypersensibilisation des organes : l’ostéopathe peut utiliser diverses techniques pour réduire l’hypersensibilité des organes affectés par l’endométriose, ce qui peut contribuer à atténuer la douleur.

Aider à la fertilité : l’ostéopathe peut travailler sur les adhérences qui peuvent entraver la fertilité chez les patientes atteintes d’endométriose. En améliorant la mobilité des tissus, il peut potentiellement favoriser la conception.

Proposer des conseils en nutrition : l’ostéopathe peut donner des recommandations en matière de nutrition, notamment en encourageant une alimentation anti-inflammatoire, en suggérant des approches de micronutrition et en explorant la phytothérapie (utilisation des plantes médicinales) pour aider à gérer les symptômes de l’endométriose.

Intégration de postures de yoga : L’ostéopathe peut également suggérer des postures de yoga adaptées pour soulager la douleur, améliorer la flexibilité et favoriser le bien-être général de la patiente.

En résumé, l’ostéopathe joue un rôle essentiel en tant que membre de l’équipe de prise en charge de l’endométriose. Il agit en tant qu’écoute attentive, contribue au dépistage précoce, et propose une approche holistique visant à soulager la douleur, à restaurer la mobilité et à améliorer la qualité de vie des patientes atteintes de cette maladie complexe.

Sources :

Vidéo
 
– The effect of progesterone on systemic inflammation and oxidative stress in the rat model of sepsis Ayse Nur Aksoy 2014.
 
-« Progesterone attenuates temporomandibular joint inflammation through inhibition of NF-κB pathway in ovariectomized rats
Xin-Tong Xue 2017 » https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29127312/
 
– « Prevalence of endometriosis diagnosed by laparoscopy in adolescents with dysmenorrhea or chronic pelvic pain: a systematic review« 
E B Janssen 1, A C M Rijkers, K Hoppenbrouwers, C Meuleman, T M D’Hooghe 2013

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